Comme vous le savez peut-être, ces temps-ci je suis sur L.A. Noire, et comme vous le savez peut-être aussi, j’ai adoré Fable : The Journey, sûrement ma meilleure expérience vidéoludique à ce jour. GTA IV, même si je l’ai pas fini, m’a intéressé sur de nombreux aspects, et m’a même parfois bluffé. Car je crois que ce qui relie ces trois titres signés Rockstar (même si L.A. Noire a été développé par la Team Bondi, les frères Houser n’étaient pas loin), c’est bel et bien le soin apporté à l’immersion.
Sans Rockstar, les jeux vidéo aujourd’hui perdraient de leur statut. Car ces trois titres, malgré leur qualité inégale, permettent de hisser et de pousser toujours un peu plus loin l’expérience jeux vidéo. Dans un sens, l’éditeur/développeur américain ne cesse de chercher à réaliser ce défi, dans des mondes très différents : arriver à faire oublier la réalité au joueur, et le plonger dans le voyage interactif.
En dehors du challenge technique qu’ils s’imposent (la modélisation des visages dans L.A. Noire, les villes des GTA, l’univers de western de RDR), ils savent aussi utiliser avec finesse les capacités graphiques des machines en intégrant divers effets spéciaux souvent subtiles, mais indispensables. Je pense par exemple aux pigeons qui s’envolent quand on s’apprête à leur rouler dessus dans LAN, la poussière ou la brume de RDR, ou encore la pluie qui s’abat sur Liberty City de GTA. Le travail sur les éclairages qui abrite les décors (lampadaires, lettres de magasins clignotantes etc.) joue aussi un rôle majeur.
A cela s’ajoute un scénario dense, qui utilise à merveille l’une des forces des jeux vidéo à savoir la dilatation temporelle (un film dure deux heures, un jeu peut s’étendre jusqu’à 30-50h), permettant de donner une véritable épaisseur aux personnages, d’installer une trame narrative complexe, faite de rebondissements, et parfois construite en montagnes russes (ce qui est moins le cas pour LAN, l’un de ses points faibles).
Pour terminer ce regard très (très) loin d’être exhaustif, j’aimerais mentionner l’importance du son dans les softs estampillés Rockstar Games. Que ce soit les bruitages ou les thèmes musicaux, ils accompagnent l’action, apportent une couleur à l’image, et constituent même parfois le ciment de la réussite d’une scène (cf. le Far Away de RDR).
Rockstar est une société brillante, et son co-président, Dan Houser, y tient une place déterminante sur le plan artistique. Sans conteste l’un des directeurs créatifs les plus doués et les plus ambitieux actuels.