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  • La société de l'information, nouvelle idéologie ?

    Parmi les nombreux débats rendant compte de l'avancée des TIC dans le monde, de l'importance du développement des réseaux, des enjeux du commerce électronique et de la nécessité croissante de formation des populations, le petit monde d'Hourtin prend aussi le temps de la réflexion et s'interroge sur la véritable origine de nos discours.

    R. Lesgards se charge de définir l'idéologie pour positionner le débat. Il aborde ce concept "dans un sens plutôt négatif". L'idéologie est un système d'idée clos, qui se referme peu à peu sur lui-même. Les idées rendant compte à l'origine du réel, deviennent peu à peu des croyances, un dogme, une zone de "non-pensée" qui se constitue en grille d'analyse du réel, de l'environnement et du futur.

    Pour lui, le deuxième terme clef, " la société de l'information ", reste un concept flou, il préfère parler de "société digitalisée".

    Pour Joël de Rosnay, auteur de l'homme symbiotique ,  la "société de l'information" se caractérise par une diffusion rapide de l'information et surtout par la possibilité donnée aux usagers de devenir eux-mêmes producteurs de cette information. Cette société nouvelle implique un changement des règles du jeu politique, économique et social, ainsi qu'un changement des pouvoirs, phénomène similaire à ce qu'on a pu observer avec le développement de l'imprimerie, de la télévision ou du téléphone.

    Pour Joël de Rosnay, il s'agit d'éviter cette idéologie définie plus haut : "Il faut éviter la "billgatisation" du monde !".

    Selon un journaliste présent, le mot d'ordre utilitariste actuel est un peu euphorique mais utile. La société de l'information telle qu'elle est définie actuellement apporte certes de l'eau au moulin du libéralisme, mais la véritable question est de savoir si ce sera un mieux pour le citoyen.

    P. Engelhard lui, ne sait pas si la société de l'information est une idéologie, mais il détecte certaines "bulles de croyance" qui environnent les discours. Il définit la première comme l'idéologie du fantasme technique englobant et rappelle à ce sujet des chiffres que nous ne devrions jamais oublier lorsque nous discourons sur la révolution de la communication et ses outils : "3 ou 4 millions de personnes sur la planète vivent en dehors de la modernité". Cette première "bulle idéologique" tend à englober dans la modernité cette population, voire à l'oublier.

    Un deuxième type de croyance est qualifié par lui de "meilleur des mondes". On oublie trop facilement les particularismes culturels, or "l'instantanéité bouscule le symbolique". Il s'agit de garder à l'esprit qu'utilisées sans discernement, ces technologies peuvent au contraire amener à plus de violence. [voir aussi les écrits de Philippe Breton en sociologie de la communication ]. Une troisième bulle se définirait par le mythe de la "croissance ininterrompue". Là aussi, pris dans nos discours libéralistes et optimistes, nous n'analysons que très partiellement les véritables gains de productivité. Si la part du PIB occasionnée par les NTIC croît, elle n'est pas encore réellement significative.