« Face au discrédit dont les médias font l’objet dans l’opinion publique, si l’on en croit les sondages, et compte tenu des conditions de plus en plus scabreuses qui président à la collecte de l’information – âpreté de la concurrence, hantise de l’Audimat, recherche du scoop à tout prix, poids de la publicité, vitesse accélérée de la transmission des nouvelles, réduction du temps nécessaire à leur vérification, etc. -, la Commission […] appelle ses quelques 27 000 ayants droit à la plus grande vigilance […]. Devant la cascade de « dérapages » qui sapent la crédibilité des journalistes et des médias, la Commission de la carte estime de son devoir d’appeler solennellement les éditeurs et les journalistes, chacun selon ses responsabilités, à conjuguer leurs efforts pour donner un coup d’arrêt à cette dangereuse dérive. »
Communiqué de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, le 4 février 1992
Oui, oui. Vous avez bien lu. Ce communiqué de la CCIJP a plus de 18 ans. Et pourtant, il aurait pu être publié hier sans en changer le moindre mot. Je suis tombé sur cet extrait par hasard, en feuilletant un livre de Roland Cayrol, Médias et démocratie, la dérive. Ce communiqué aurait pu être publié il y a deux semaines, après que TF1 ait confondu Flandre et Wallonie. Ou quelques jours après, quand LesIndiscrets se sont faits l'écho d'accusation graves -et surtout fausses- à 'encontre de Benjamin Lancar.
Ou même la semaine dernière, après la nouvelle bourde de TF1, qui a décidément bien des problèmes avec la géographie, et inverse cette fois Suède et Finlande. Il aurait aussi pu être publié après "la rumeur" autour du couple présidentiel. Et dans bien d'autres occasions.