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A qui appartient la Société de l'Information ?

 

L'ère du numérique annonce une nouvelle forme de communication, à l'abri de toute contrainte physique de temps et d'espace. Les réseaux informatiques planétaires, tel Internet, absorbent les frontières et effacent les différences, ils se jouent des lois et narguent les autorités incontestées depuis des siècles.


Conjuguée à la mondialisation de l'économie, la multitude des réseaux numériques grignotent ainsi peu à peu les pouvoirs de l'Etat. Citons ici un extrait significatif de la déclaration d'indépendance du Cyberespace de John Perry Barlow : "Gouvernement du monde industrialisé, géants fatigués faits de chair et d'acier, j'arrive du Cyberespace, la nouvelle habitation de l'esprit, (...) Vous n'êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n'êtes pas souverains là où nous nous rassemblons (...). Vos concepts juridiques de propriété, d'expression, d'identité, de mouvement et de contexte ne s'appliquent pas à nous. Ils sont basés sur la matière. Il n'y a pas de matière ici."


Les Etats-Nations, construit autour de l'idée de maîtrise du territoire et de la population qui s'y trouve, éprouvent de nombreuses difficultés à contrôler les activités qui, a contrario, ne connaissent pas de frontières.

En outre, ils laissent de plus en plus les initiatives privées financer les coûts de développement des infrastructures des futures autoroutes de l'information. Nous pouvons d'ores et déjà imaginer que les entreprises privées qui bâtiront ces autoroutes prendront les garanties nécessaires pour être hors d'atteinte des autorités étatiques, en s'appuyant, par exemple, sur des réseaux satellitaires...

Il semble que nous entrions dans une ère d'alliances, où l'Europe, les Etats-Unis et l'Asie tissent un tel écheveau de relations croisées que les Etats-Nations ne parviennent pas à les examiner et donc à les contrôler.

Joël de Rosnay réalise un triple constat sur l'évolution de notre Société.


D'une part, nous sommes passés d'une société "verticale" où le pouvoir appartenait aux industriels, à une société "transversale" dirigée par les gérants d'information.

D'autre part, si dans les Sociétés dites Industrielles le contrôle est détenu par ceux qui maîtrisent les objets, la Société de l'Information, elle, est fondée sur l'immatériel : "les transactions y sont délocalisées, dématérialisées, désynchronisées".

Enfin, alors que l'usager de la Société Industrielle est anonyme et passif, dans la Société informationnelle, la demande prime sur l'offre, et on constate une émergence des pouvoirs de groupe.

Selon Joël de Rosnay, le réseau Internet serait à la fois un téléphone, une voiture, une Poste, une télévision, un journal et une radio. On comprend alors mieux, compte tenu de ses possibilités fantastiques, pourquoi le réseau est soumis à des enjeux de pouvoir considérables... Les Américains parlent de "Softpower", lorsqu'ils font allusion à Internet et au pouvoir de l'information.

Ainsi, on peut donner l'exemple de la Chine, qui interdit l'accès de ses citoyens à Internet et a construit un réseau Intranet à l'échelle nationale, ou celui des nombreux pays interdisant les techniques d'encryptage.





 

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