Les tablettes et les smartphones sont des terminaux qui influencent la création des sites web par leurs contraintes mais également par leurs capacités. Malgré des écrans de petites tailles, des performances techniques limitées, des connexions plus lentes, les internautes s'approprient et consultent ces appareils dans des conditions très mobiles (déplacements, transports) mais également sédentaires (dans leurs propres logements) avec de nouvelles modalités de consultation (sofa, fauteuil, lit, etc).
Ces comportements produisent de nouvelles possibilités de navigation sur Internet, mais aussi de web-commerce : le positionnement sur les résultats de recherches mobile deviennent ainsi un enjeu pour le SEO et le référencement Google . C'est le terme de couch-commerce (commerce depuis son divan) proposé par Amazon et Ebay pour désigner les acheteurs en ligne depuis leurs tablettes. On parle également de second-screen pour illustrer le fait de consulter ses mails ou naviguer sur le web, chez soi, sans allumer son ordinateur ; simplement depuis son smartphone ou sa tablette.
Mais au delà des nouveaux comportements qu'ils induisent, ces appareils influencent également les créateurs de sites. Face à une évolution permanente et très rapide, les web-designers sont confrontés à de nouvelles contraintes techniques. La navigation tactile, les tailles réduites des écrans, les nouveaux systèmes de saisie de texte, et bien d'autres aspects remettent en cause l'ergonomie des sites web. Il n'est plus question d'afficher une page sur un écran plus ou moins homogène tel que celui d'un ordinateur. Il faut créer des sites pour des écrans multiples et plus réduits, sélectionner l'information, la fragmenter, cela va de soi, de même qu'adapter les tailles des boutons aux doigts des internautes. Et toujours avoir une optique "référencement", visibilité sur les moteurs de recherches.
C'est aussi l'émergence d'une nouvelle manière de présenter l'information : moins de menus inutiles, des affichages simplifiés et sur des écrans successifs, à la différence des interminables menus déroulants des sites web classiques. Les appareils mobiles sont également munis de capteurs (caméra, GPS, accéléromètre, compas numérique, détecteur de proximité, de luminosité) qui sont autant d'interfaces de saisie d'information à la disposition des concepteurs d'applications web. Il s'agit alors de créer des mises en pages flexibles (adaptables à divers écrans), fluides, réactives, et de réduire le plus possible le nombre d'éléments affichés, tout en réduisant la complexité. C'est la théorie du designer américain
Luke Wroblewski dans son livre Mobile First : créer un site pour le web mobile en priorité et l'adapter ensuite aux écrans d'ordinateur.